vendredi 29 août 2014

Bacopa monnieri: La plante pour améliorer sa mémoire et son mental (lu sur fawkes)

Bacopa monnieri: La plante pour améliorer sa mémoire et son mental



Bacopa, (le ou la, les deux sont acceptés) est une plante de l’Ayurveda (médecine traditionnelle de l’Inde) depuis près de 30 siècles.
Des documents anciens en sanscrit le préconisaient pour traiter divers états affectant l’intellect ou le système nerveux central pour ce que nous qualifions à tort ou à raison aujourd’hui: d’anxiété, de troubles cognitifs, de problèmes d’attention, de dépression, d’épilepsie, etc. En Inde, le cerveau est le centre de l’ativité créatrice. Par conséquent, les Idiens donnent aux remèdes qui traitent les troubles du mental le nom de brahmi, qui vient de Brahma, créateur mythique du panthéon hindou. Le bacopa est donc souvent appelé brahmi pour cette raison.


Dans l’Inde actuelle où la tradition reste fortement ancrée, la médecine ayurvédique coexiste avec la médecine occidentale moderne. De nombreux médecins intègrent à leur pratique, sur la demande de leurs patients, un bon nombre de plantes et soins traditionnels. Ainsi, le bacopa est reconnu par les autorités médicales indiennes comme un traitement valable pour la mémoire, ainsi que pour certaines dysfonctions mentales et intellectuelles, classées très différemment de notre esprit très ou trop cartésien.

Traditionnellement, on presse les feuilles et les tiges pour en tirer le jus ou en les faisant sécher pour ensuite les réduire en poudre. On utilise ces matières premières pour confectionner des sirops, des décoctions, des boissons rafraîchissantes ou des pâtes pour des soins de massages. Ces préparations sont parfumées ou sucrées afin d’améliorer l’amertume du bacopa. De nos jours on fabrique des extraits dont la teneur en bacosides A et B, les substances actives de la plante, est normalisée à  20% ou 55%.

Comment agit  le bacopa ?

En occident les scientifiques ne s’y sont intéressés que dans les années 1960 mais ont confirmé dès cette date que le bacopa stimule bien la mémoire, favorise la vigilance et la concentration. Depuis ils lui ont découvert de nombreuses autres propriétés notamment dans le  début des années 2001 et 2002.

Les résultats de quatre essais publiés en Inde indiquent que le bacopa peut améliorer les facultés cognitives et la mémoire chez les étudiants en bonne santé et les personnes atteintes de dysfonction intellectuelle. 

Au cours de l’un de ces essais, on a donné du sirop de bacopa à trentecinq sujets  souffrant d’anxiété (un dosage équivalent  à 12 g par jour de bacopa séché) sur une durée de quatre semaines. Les auteurs ont rapporté une atténuation significative du degré de l’anxiété et de fatigue mentale ainsi qu’une augmentation de la  mémoire. 

En 2001, des chercheurs australiens ont montré qu’au bout de douze semaines de traitement, l’extrait de bacopa (300 mg par jour) avait augmenté la vitesse de traitement de l’information, de même que la capacité d’apprentissage et la mémoire des patients traités. Dans cette étude il était demandé d’accomplir des tâches complexes, manuelles et intellectuelles en augmentant le degré de difficulté de manière croissante. Le temps d’apprentissage du groupe prenant du bacopa a été plus court que dans le groupe témoin.

Dans un autre essai australien, les effets du bacopa ont été comparés à ceux d’un placebo chez 76 adultes de 40 à 65 ans. On a noté une amélioration très significative de leur mémoire, particulièrement la mémoire immédiate. De manière surprenante, ils font aussi preuve d’une curiosité et d’une disponibilité intellectuelle supérieure.

D’autres études toujours en cours, semblent aussi montrer une diminution de la fréquence des crises épileptiques chez certains patients, mais cela reste à confirmer, en absence de données suffisantes. Selon le prix Nobel de médecine/physiologie 1998, Robert F. Furchott, le bacopa agit en accroissant la production de  monoxyde d’azote (NO), un messager chimique d’une importance essentielle, car présent un peu partout dans l’organisme, à tel point qu’en 1992, le  magazine américain «Science» a élu le NO, molécule de l’année... depuis il fait l’objet de multiples recherches sur une famille d’antioxydants: les proanthocinidines.
Dans des conditions de stress associées à la privation de sommeil, l’administra-tion de bacopa permet de réduire les concentrations de glutamate et d’accroître celle de Gaba (acide gamma aminobutyrique) dans différentes zones cérébrales. Les niveaux d’anxiété seraient ainsi réduits d’environ 20%, la fatigue mentale diminuée et les niveaux de sérotonine (le neuromédiateur du sommeil) accrus.

Le fait que le bacopa permette d’influencer les fonctions psycho-neurologiques associées au comportement intellectuel ouvre des perspectives passionnantes. D’ailleurs, l’ancien Premier ministre  indien Inder K. Gujral et le grand maître d’échecs Vishwanathan Anand ne s’y sont pas trompés: ils ont reconnu être des utilisateurs prosélytes de bacopa...
Les études

Mémoire et fonctions cognitives. Les résultats de quatre essais cliniques publiés uniquement en Inde indiquent que le bacopa peut améliorer les  facultés cognitives et la mémoire chez des étudiants en bonne santé, les personnes atteintes de dysfonction intellectuelle (extrait normalisé à 20% de bacosides). 

Dans une de ces études, le bacopa (200 mg) faisait partie d’une préparation traditionnelle contenant 5 autres plantes: il est par conséquent plus difficile d’interpréter le résultat de cette étude au cours de l’essai.

Des extraits normalisés de bacopa contenant au moins 50% de bacosides (300 mg par jour pendant  8 à 12 semaines) ont également eu des effets positifs sur la mémoire à court terme d’adultes en bonne santé

Une diminution du niveau d’anxiété des participants a été observée, ces résultats devront être confirmés. Il est à noter que ces études ont été réalisées avec un petit nombre de personnes et que les tests d’évaluation variaient d’un  laboratoire à l’autre. Cela peut expliquer la divergence des  résultats et de leur interprétation. Néanmoins toutes montrent une amélioration dans les groupes de personnes prenant du bacopa.
Si le bacopa agit en diminuant le temps d’apprentissage de nouvelles tâches (les premières améliorations cognitives sont observées dès 90 minutes après l’ingestion) il permet aussi de réduire de 10 à 6 jours le temps nécessaire à l’apprentissage d’une tâche complexe. Par contre sur l’améliora-tion de la mémoire il faut être plus patient.

D’autres essais cliniques conduits sur des périodes de 4 semaines ou d’une journée se sont soldés par une absence d’effets sur la mémoire immédiate.
Ces observations amènent à penser que le bacopa n’agirait qu’après plusieurs semaines de traitement, c’est d’ailleurs la position de la médecine ayurvédique qui préconise une prise de plusieurs mois (en général 3 à 6 mois).

Source: alternatif.ch