vendredi 27 février 2015

Scandale en Grande-Bretagne : deux parlementaires filmés en flagrant délit de malversation (Lci via Les mots ont un sens)

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le 24 février 2015

Après la révélation d'une enquête menée par la télévision et la presse locale, deux anciens ministres britanniques des Affaires étrangères se sont défendus lundi d'avoir commis la moindre malversation après avoir été filmés en train de proposer leurs services à une entreprise chinoise fictive en l'échange de contreparties financières.
Malcolm Rifkind, membre du Parti conservateur et le travailliste Jack Straw, député du principal parti d'opposition, le Labour, sont tous les deux devenus persona non grata au sein de la vie politique anglaise. Suspendus par leur propre parti, ils sont accusés de monnayer leur service, enregistrement sonore à l'appui.
Des révélations qui font suite à une enquête menée par des journalistes du journal Daily Telegraph et de l'émission Dispatches de la chaîne de télévision Channel 4 qui se font passer pour des hommes d'affaires. Des hommes d'affaires qui demandent à ces politiques d'user de leur influence pour favoriser une entreprise privée.
"Ce que j'ai dit est utilisé"
Dans la vidéo, Malcolm Rifkind déclare aux journalistes se faisant passer pour des hommes d'affaires chinois qu'il dispose d'un accès "utile" aux ambassadeurs, tandis que Jack Straw explique comment il a su par le passé discrètement utiliser son influence pour modifier les règles européennes au bénéfice d'une autre entreprise. Malcolm Rifkind a déclaré à la BBC qu'il avait rencontré les représentants de l'entreprise pour entendre ce qu'ils avaient à dire sans avoir négocié ou accepté quoi que ce soit de leur part.

Mardi, il a annoncé qu'il renonçait à se représenter à son siège de député aux législatives du 7 mai, et Jack Strauw s'est exprimé par le biais d'un communiqué. Sa version des faits : il aurait clairement expliqué à ses interlocuteurs qu'il ne travaillerait pour l'entreprise qu'après avoir abandonné son mandat de député comme prévu, après des élections en mai.

"Je me trouve maintenant dans la terrible situation où ce que j'ai dit est utilisé pour suggérer que j'ai commis un méfait alors qu'il n'y en a pas", a-t-il ajouté. "Je suis sûr que rien de ce que j'ai dit lors de ces rencontres était incorrect". Les deux hommes ont averti la Commission d'éthique parlementaire et rien dans le rapport de celle-ci ne semble indiquer qu'ils aient commis la moindre malversation. A l'aube des élections législatives anglaises, ces allégations risquent d'attiser le ressentiment des Britanniques à l'égard des principaux partis politiques, et d'alimenter le vote en faveur de leurs rivaux.